Y/Project revisite la versatilité féminine

 

 

Tordre. Déformer. C’est toujours par là que commence Glenn Martens quand il s’agit d’offrir sa vision de la mode et de l’art. De la bande son Straussienne mutante aux silhouettes inversées, la collection Y/PROJECT FEMME PE20 est un manifeste le plus pur de ce que la marque défend : la versatilité comme moyen d’expression individuelle.

Sous les arches du Pont Alexandre III, une merveille d’ingénierie de la Belle Epoque, Glenn Martens peint le portrait d’une femme aux milles visages, une femme qui porte le jour un ensemble cardiganjupe et sac avec chaîne en or moins classique qu’il n’y paraît, et le soir une robe fendue au dos nu.

Au cours des 6 dernières années, Glenn Martens a élargi le spectre des possibilités créatives chez Y/PROJECT, inventant son propre langage esthétique qu’il aime réinventer et manipuler. Cette saison, il fait appel à ses premières collections et réemploie par exemple l’imprimé trompe l’oeil spiral, dont l’illusion d’optique accentue les courbes féminines, mais aussi des détails délicats en dentelle et le pull BCBG aux multiples col V, dans une démarche patrimoniale de valorisation des archives.

Les références historiques variées du créateur ancrent la collection dans des paysages artistiques éclectiques : les robes emphatiques aux accents théâtraux, désormais un moment attendu chaque saison, semble tout droit sorties du Moyen Âge ou de l’ère Tudor. Les corsets bavarois sont rehaussés par des effusion de taffeta qui dissimulent des décolletés généreux. L’optimisme et la profusion caractéristiques de la Belle Epoque irriguent toute la collection.

Les combinaisons en tulle du dernier défilé sont déclinées cette fois-ci en robes et ensembles, où les strates successives de tissu créent des empiècements de couleurs et dessinent une silhouette mouvante.

La dentelle est défaite de sa connotation romantique et devient l’objet d’expérimentations textiles : cousue en bandes à l’intérieur de tops en tulle, leur association produit des effets visuels lorsque les corps entrent en mouvement.

Le tailleur est également un des scénarios centraux de la collection : des veste spencer aux robeblazers pop-up, des costumes à rayures tennis et recouverts de tulle aux manteaux ajustés à la boutonnière déformée.

Quant aux accessoires, la collaboration avec Linda Farrow est complétée par un nouveau modèle de lunettes de soleil. Le sac trapèze est proposé dans un format plus petit et quotidien (qui contraste d’autant plus avec sa version extra longue), et le sac bowling dévoilé lors du dernier défilé homme
s’équipe maintenant de chaînes dorées et argentées. De nouvelles boucles d’oreilles spirales en forme de coeur sont introduites, ainsi qu’une nouvelle génération de broche sur le même principe qui peut s’accrocher à la boutonnière d’une veste. Une paire de bottes à bout pointu d’inspiration japonaise prolonge la ligne de chaussures un pas plus loin.

La collection Y/PROJECT PRINTEMPS ÉTÉ 2020 est une éruption architecturale et esthétique, les pans de tissu fusent, façonnent une silhouette nouvelle et révèlent une femme aux multiples facettes

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